23 octobre 2017

J’ai participé hier à l’émission BFM STORY sur la prise de parole des femmes victimes de harcèlement sexuel.

La déférlante de tweets dénoncant des actes de harcèlement sexuel sous le hashtag « balance ton porc » est en effet au coeur de l’actualité.

Les acteurs de la lutte contre le harcèlement sexuel (associations, avocats…) ne s’étonnent pas de l’ampleur de cette prise de parole qui correspond malheureusement à la réalité à laquelle ils sont confrontés au quotidien dans leurs actions de défense des victimes.

Ainsi, s’agissant du seul harcèlement sexuel au travail, une enquête réalisée pour le compte du Défenseur des droits en 2014 a révélé que :
. 1 femme sur 5 est confrontée à une situation de harcèlement sexuel au travail au cours de sa vie professionnelle
. 20 % des femmes et des hommes déclarent connaître au moins un personne ayant été victime de harcèlement sexuel dans le cadre de son travail

Cette même enquête a établi la rareté des actions des victimes face à ces agissements :
. près de 30% des victimes de harcèlement n’en parlent à personnne
. moins d’un quart en font part à la direction ou à l’employeur
. seulement 5% des cas sont portés devant la justice

Aussi, si les réseaux sociaux ont permis d’amorcer la libération de la parole de la femme il ne faut pas en rester là.

La lutte contre le harcèlement sexuel doit devenir l’affaire de tous et les victimes comme les témoins de ces agissements ont un rôle primordial dans la lutte contre le harcèlement sexuel.

Seules des actions en justice permettront aux victimes d’être reconnues comme telles et d’obtenir la condamnation de l’auteur des faits comme l’indemnisation de leur préjudice.

S’agissant plus spécifiquement du harcèlement sur le lieu de travail, il n’est pas admissible que les femmes puissent être poussées à la démission ou qu’elles subissent la rupture de leur contrat de travail, tenues pour coupables des agissements dont elles ont été victimes.

N’oubliez pas que vous pouvez être à l’origine de la rupture de votre contrat de travail tout en faisant reconnaître les faits dont vous avez été victime et obtenir la réparation de votre préjudice.

Victimes de harcèlement sexuel : ne vous taisez plus !